brève de janvier

 « Le tango c’est de la marche. » Phrase dite dans le consensus général, par les danseurs puristes qui s’attachent  à l’essentiel ! Ceci afin de se détacher des figures prétentieuses et superficielles, afin de se placer aux côtés des vieux milonguéros. Bref le tanguero, le vrai… Si bien qu’il paraît impossible de contredire une telle affirmation. Mais pourquoi de la marche? Pourquoi réduire une danse aussi riche à de la marche ? Pourquoi malmener le tango encore et encore ??? Sans parler des bals bondés où là, parler de marche est totalement aberrant puisque les danseurs font plutôt du surplace en se tournant autour !!! Et s’il ne s’agissait que d’une phrase réductrice ! Cette affirmation péremptoire a d’autres conséquences néfastes…

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Qu’est ce que la marche ?

La marche est généralement admise comme étant le mode de locomotion de l’homme et de certains animaux, qui posent un pied, puis l’autre »

C’est donc un moyen de locomotion. Cette notion met en avant la notion de déplacement et de but à atteindre.

La marche (…) vise un objet précis. Elle est un acte dirigé vers quelque chose que notre but est de joindre (Valériy, Variété V,1944, p.149)

Or, je répète une idée qui m’est chère, dans le tango on ne va nulle part !!!

Le tango est un moyen de locomotion ? « Bon je vais faire mon marché en tango ce matin.»…

Et puis à quoi ressemblerait alors l’assemblée de danseurs tournant en rond agglutinés sur une piste, si ce n’est à des fous lobotomisés ?

On pourrait éventuellement se rapprocher de la déambulation, mais là encore la notion de déplacement est trop centrale.

Disons que nous pouvons danser en marchant, mais qu’une danse ne peut se définir comme de la marche.

Donc non le tango n’est pas de la marche. Si cette phrase incohérente n’était pas néfaste, écrire trois mots dessus  n’aurait pas de sens. Ce n’est malheureusement pas le cas…

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En effet, considérer le tango comme une marche est une idée restrictive qui retarde l’apprentissage du tango. Suivant cette idée, le danseur met un enjeu disproportionné dans sa destination. L’endroit où il va devient primordial. Cet enjeu est conforté par l’ensemble des figures que ses professeurs lui demandent de reproduire, le but à atteindre étant la position de fin de la figure. Le danseur a tendance à accélérer son déplacement et à se radicaliser sur sa position finale voir sur chaque appui. Il a tendance à oublier ce qu’il partage avec l’autre dans l’instant présent. Pire il a peur de son déséquilibre car ce déséquilibre risque de lui faire rater son objectif! Peur des danseurs qui l’entoure car ces danseurs risquent de le gêner dans l’exécution de ses projets ! D’où une baisse de la fluidité, une connexion dans le couple et une improvisation plus difficile, une façon de marcher plus rigide. Beaucoup de danseuses ne se sortent pas de la propulsion. Elles prennent la danse de couple comme une somme de déplacements et d’ordres à exécuter. Leurs jambes les propulsent à droite à gauche devant ou derrière ou bien les font pivoter avec vigueur !! Tango  = déplacement = marche.

Pour moi, l’important réside dans ce corps à corps décontracté et enlacé, ces pieds qui glissent sur le sol et ces corps qui s’enracinent ensembles à chaque nouvel appui. De cette façon on ne voit de l’extérieur plus qu’une danse et seulement une danse. Le déplacement devient tellement secondaire qu’on ne le voit plus. On ne voit que de la poésie et de la musicalité.

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Alors, le tango, une marche ? Seulement si on considère que la marche comme le tango est une succession de déséquilibres !!!!!!!

Ce n’est malheureusement pas dans ce sens qu’est comprise notre expression.

En définitive, la seule raison constructive pour laquelle nous pourrions assimiler le tango à de la marche est le plus souvent piétinée à grands coups de talons…

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4 réponses sur “brève de janvier”

  1. retour sur pages perso :

    Michel Pommaret J approuve des 2 mains cette publication qui vaut bien cette mise au point…bravo pour le faire et oser le dire….oui succession de déséquilibres…. que tu nous apprends a gérer… tout en concentrer notre energie là où elle doit se situer……pour le plaisir….pour l élégance et en objectif ce plaisir d offrir du mieux de son possible du bien être…à sa ou son partenaire du moment…tout ce que tu dis est juste….
    J en profite pour te remercier pour mettre autant de coeur à ce difficile ouvrage de nous apprendre ce que bp hélas ne savent pas ou ne veulent pas enseigner..tout ceci est un art…alors oui tu es un véritable artiste dans le monde de la danse… je me permets de le dire pour moi et aussi pour toutes celles et ceux qui apprécient et qui reconnaissent ta compétence….
    17 janvier, 02:40 · J’aime

    Isabelle-Yves Tango Comme la poésie n est pas de la grammaire !
    17 janvier, 02:56 · J’aime

    Alain Pinol Holà, Jean-Ronald, j’ai bien aimé ton texte et m’est revenue à la mémoire cette phrase de Saint-Exupéry qui peut s’adapter au tango : « Le but n’est que l’illusion du voyageur. L’essentiel, c’est le chemin ». Abrazos a todos !
    17 janvier, 09:43 · J’aime · 3

    Alain Moïse Arbib et puis, une marche qui se marche vers l’arrière et l’avant simultanément, ce n’est plus vraiment une marche !! Merci de tes mots Jean Ronald, je garde encore bien au chaud le souvenir de notre rencontre et de ces quelques pas de danse échangé. A bientôt j’espère, certainement cet été si je passe dans ton coin, des bises!
    17 janvier, 15:40 · J’aime

    Tango Plume Provence Tu nous fais marcher là ?!
    17 janvier, 19:41 · J’aime

    Tango Plume Provence Rien que pour ça je viens ce soir pour marcher, déambuler, tituber, piétiner, courir, tribucher, glisser, arpenter ta piste, na ! Jusqu’à ce que tu coupes la musique
    17 janvier, 19:44 · J’aime

    Lidia Moscato Quand on dit «  »c’est comme la marche » ca veut dire que si tu marches bien ,tu danses bien,il ne faut pas de figures pour bien danser le tango.Cette marche est fluide :il fau seulement 3 pas, »cruce adelante apertura y cruce atrás »,il faut faire toutes l…Voir plus
    17 janvier, 22:19 · J’aime · 1

    Tango Plume Provence J’ai tendance plutôt à dire qu’il n’y a que le pas et le pivot, à partir de quoi………………… on a tout l’espace de l’univers pour vibrer
    18 janvier, 07:04 · J’aime

    Michel Marteau Gaillard Tout à fait d’accord avec toi….Surtout que les figures…Je les oublis rapidement…Et curieusement je marche de plus en plus et je trouve dans cet exercice une fusion avec la partenaire que certaines figures effacent…..
    18 janvier, 09:50 · J’aime · 1

    Laurence Bernard LES DESAROIS D’UNE ELEVE OBEISSANTE
    18 janvier, 13:12 · J’aime

    Laurence Bernard En effet, il faut etre sacrement obéissant pour accepter ce « le tango c’est de la marche » laché par un professeur dans n’importe quel cours. Et je suis une pénible du vocabulaire,…Je prends au mot. Alors, la marche militaire, je vois.la marche à pied aussi (ça use…) la marche nuptiale, j’ai vu (recemment) mais là franchement, en effet, je ne vois pas le rapport. Parce qu’en plus du « c’est de la marche » il y a aussi le « il n’y a que des pas en avant, sur le coté et en arrière » Admettons. Alors musique « marchez naturellement, comme si vous étiez dans la rue, voilà, détendez les épaules » je l’ai entendu 50 fois le « marchez naturellement ». Maintenant soyons précis (ou pénible): Le matin, je ME TRAINE vers mon café, je VAIS chez le coiffeur, je PRENDS le tram, je COURS après mon chien, je RENTRE à la maison… Donc le tango ce serait « de la marche » en oubliant le café, le tram, mon chien… Donc je marche et je SENS que je n’ai pas mon sac sur l’épaule, un sac de couses, pas de poussette,de ticket à la main, de portable….. Et révélation, comme je ne suis jamais invitée sur les podium YSL ou aux Césars, très très honnetement, MARCHER, et naturellement en plus, je ne le fais jamais. Sans but, sans rien porter, juste une robe et des hauts talons, honnètement…jamais. Donc, cellule de crise, je prends le pari et résultat: La vie quotidienne, j’oublie, je fais un grand PAS DE COTE, je tente le pari que les vieux en savent plus que moi donc je fais beaucoup de PAS EN ARRIERE et comme je ne suis pas seule, je fais toujours des PAS EN AVANT. Je peux tourner le probleme dans tous les sens (sur mon axe si possible)j’ai 360 degrés de liberté, donc j’y prends goüt J’en suis là du pari et résultat: je danse dans la ville et je marche dans les bals. Danser la vie (quotidienne)et marcher le tango. Ca se soigne docteur? Chapitre 1: De la marche comme résistance à l’époque. Chapitre 2 en préparation: Marcher à deux Qu’est ce que tu dirais de nous faire un prochain billet d’humeur sur une horreur comme « l’homme guide, la femme suit » Parce que ça, par contre, je ne digère toujours pas. Ca c’est sûrement un truc de vieux aussi, mais là je ne m’en sors pas. Gros bisous. Laurence
    18 janvier, 13:41 · J’aime · 1

    Tango Plume Provence j’ai appris à marcher grâce au tango.
    18 janvier, 15:11 · Je n’aime plus · 2

    Lidia Moscato bien Tango Plume!!! ,alors, tu danses le tango
    18 janvier, 19:58 · J’aime

    Anne Baudrier d’accord, l’équilibre est une suite de déséquilibres !
    18 janvier, 20:17 · J’aime

    Michel Debargue Si c’est de la marche, alors partons pour un voyage vers ce nouveau, et éphémère couple.
    18 janvier, 20:41 · J’aime

    Jean Ronald Tanham laurence : ce long message mérite une réponde perso et une promesse, je te ferai un billet sur le guideur/suiveur… terme que je n’utilise jamais s’ailleurs (pas comme le détend les épaules…) c’est une trés bonne idée. merci beaucoup pour ton commentaire c’est exactement le problème de prendre au mot ou pas. et c’est difficile lorsqu’on entend « le machin c’est du truc » de ne pas s’attacher à ce qu’est un truc… pour savoir ce qu’est un machin…
    19 janvier, 12:28 · J’aime · 2

  2. le café du tango :
    Marie-Odile Brus Longue diatribe trés intellectuelle, dont je ne perçois pas vraiment l’enjeu.
    Le tango est ce que tu veux qu’il soit.. et c’est une marche (je te rappelle que la marche est aussi une danse, tu ne l’inclus pas dans ta définition) que cela te plaise ou non le pas est un pas de marche : on ne rampe pas, on ne saute pas, on ne glisse, ni ne pédale, ni ne brasse ou encore crawl… on mobilise un pied après l’autre dans une posture généralement debout, celle du bipède moyen en train de se déplacer. On se déplace donc, sur ses deux pieds. En général on appelle cela marcher. Quand on l’oublie on oublie aussi de poser le talon par exemple, d’être en relation avec le sol.
    Avoir conscience de cette marche ne crée pas les peurs que tu cites, à mon avis, puisque justement marcher tout le monde sait le faire et les problèmes d’équilibre dépassent rarement l’âge de 21 MOIS !
    Marcher est aussi avancer, donc avoir une certaine détermination, même pour la danseuse, et marcher à deux une conscience commune. Il ne s’agit pas tant de « se penser marchant » (ce qui peut être casse-gueule, que de lâcher prise et de se « laisser marcher ».
    Et Le tango n’est pas Sin Rumbo à part sur Tamborini 6157 , lieu qui m’est cher. il a une direction, et un but. ce but est vers SOI, avec l’autre. Qu’il soit intérieur, ce mouvement, ne lui retire rien.
    En castillan, pour dire que l’on est touché on dit « conmovido/da » : « bougé avec »… .
    Le tango , personnellement , me fait me sentir « muy conmovida »…
    Mais surtout, on s’en fiche d’analyser la sémantique d’une définition du tango… c’est très « parisien » ce côté « tout dans la tête ».
    le tango ne se pense pas.. il se danse. dès qu’on le pense, il commence à nous échapper et file ailleurs..
    Donc j’arrête là !
    16 janvier, 23:56 · Modifié · J’aime · 21

    Nicholas Chang j’ai rien lu du tout, peut-être une autre fois
    17 janvier, 01:32 · J’aime · 6

    Richard Garrido Le Tango est une danse, qui consiste principalement a Marcher enlacé avec son partenaire au rythme et sons de la musique.
    on a rajouté Enlacé… et musique , ça devrait influencer la diatribe
    17 janvier, 08:22 · J’aime · 3

    Byc Bernardo Le tango est LA marche. Regarde deux couples danser en marchant et tu verras LA différence entre de bons danseurs et de moins bons.
    La marche est sans doute ce qu’il y a de plus difficile. Â Buenos Aires, un couple de petits vieux dansaient en marchant â petit pas, sans figures plus osées que le 1/8e de tour et bien, tout le monde s’arrêtait de parler pour les regarder passer tant ils étaient harmonieux.
    C’est sûr que l’on est loin des discussions techniques sur l’abrazo, le tango ne se danse pas avec la tête; en tout cas pas le tango que j’aime.
    Après, ça ne me dérange pas que l’on danse différemment et pour d’autres raisons, mais des fois, cela me fait mal au coeur pour eux, de voir tant de gens passer à côté de cette danse exceptionnelle en l’assimilant à une danse quelconque.
    Pour le reste, merci de se reporter au message de Marie-Odile qui a une plume merveilleuse.
    17 janvier, 10:26 · J’aime · 6

    Wall-e Bencedelabonne « le tango c’est de la marche » est réducteur, « le tango c’est de la marche à deux », et là tu décolles et ca devient un voyage de tous les instants avec parfois des moments magiques (…quand ça marche)
    17 janvier, 10:44 · J’aime · 12

    El Turquito J’ai l’habitude de penser qu’en matière de tango, on puisse vérifier la pertinence d’une affirmation à ce que son exacte contraire soit vrai aussi
    17 janvier, 11:03 · J’aime · 5

    JeanPierre TangoRico Dodindo Pour moi, »Le tango est une marche  » est à la fois un fait avéré et une sagesse. Et comme toute sagesse, la marche est essentiellement de la pratique, de la meditation et du vecu. Par consequent je ne chercherai pas à apposer un contre-argumentaire ni à convaincre.  » à chacun sa propre voie  » me semble judicieux pour la richesse de notre tango à tous

    Je n’en suis qu’à ma 8e annee de cours, j’ai aimé le nuevo puis au bout de 2 ans je me suis tourné vers le milonguero. Ce qui equivaut à apprendre une autre danse.

    Quand il fait beau je vais marcher autour du lac et je regarde aussi marcher les gens (qui ne sont pas tangueros) et notamment les couples de personnes âgees parmi tous ces gens qui se depechent de vivre et de finir leur tour du lac…. Meme sans musique, sans abrazo, certains couples degagent une quietude dans leur marche naturellement lente et un equilibre surprenant pour leur âge. D’autres degagent une elegance sobre mais vibrante. Eux se moquent s’ils font de la tango mais pour moi, leur message corporel est clair.

    Oui ce sont les non-tangueros qui selon moi apportent de l’eau au moulin de notre débat
    18 janvier, 11:37 · Modifié · Je n’aime plus · 4

    Cat Tango Je me permets ma réponse quant aux déplacements cycliques.

    « à quoi ressemblerait alors l’assemblée de danseurs tournant en rond agglutinés sur une piste » ?…Voir plus
    17 janvier, 11:38 · J’aime · 4

    JeanPierre TangoRico Dodindo Oui cat, marcher tel un chat sur du parquet ♡♡
    17 janvier, 11:47 · J’aime · 2

    El Turquito C’est drôle, Cat Tango cette réflexion, je l’avais eue il y a plus de 25 ans mais en dansant le Rock avec la déduction allégorique d’une « musique cosmique » (ce qui me paraît un peu pompeux aujourd’hui mais je l’avais gardé pour moi jusqu’à présent :)…) Le tango m’a semblé intéressant car de toutes les danses de couple, c’est la seule qui justement n’avait pas recours aux cycles (comme à 4 temps, 6 temps, 3 temps….) pour construire la communication à deux. Tout dans le tango me semble être le résultat d’une technique spécifique de posture, d’abrazo, de dissociation et .. de marche. C’est cela qui permet d’ailleurs avec une même technique de passer du Tango à la valse, aux milongas et de ce fait, rien ne nous empêcherait dans l’absolu, de danser le tango sur des rythmes impairs comme le 7/8 ou 9/8… mais effectivement, si le déplacement à deux n’est pas cyclique le déplacement collectif autour de la piste l’est…
    17 janvier, 12:27 · Modifié · J’aime · 5

    Fred Ric Et les silences? Pour moi le tango est aussi une danse où la pause est un pas en soi. (Pause, pas sieste, hein…)
    17 janvier, 13:01 · Modifié · J’aime · 3

    Marc Charouk Ce que je vais répondre concerne le tango social, et non le tango spectacle chorégraphié. Dans la plupart des danses de couple, comme le rock ou la salsa, le pas de base sert notamment à se synchroniser et se connecter avec la musique et avec son partenaire. Dans le tango il n’y a pas de pas de base et il n’y a rien de chorégraphié. C’est à travers la marche que l’on se connecte à son partenaire. Sans marche, pas de connection. Sans connection, pas de tango. Voilà pourquoi l’on dit « le tango est une marche ». Tout le reste (figures) fait bien entendu partie du tango mais ce ne sont que des conséquences. Cela ne constitue pas la nature profonde de cette danse.
    17 janvier, 16:08 · J’aime · 6

    Marie-Odile Brus cqfd Marc !
    17 janvier, 16:20 · J’aime

    JeanPierre TangoRico Dodindo Je profite de ce post pour chercher une partenaire de danse pour faire des kilometres de marche sur le parquet sur des musiques de tango, voire dans la marche de tous les jours
    17 janvier, 16:29 · J’aime · 1

    Marie-Odile Brus Ouvre plutôt un nouveau post… tu retrouveras plus facilement tes petits !
    17 janvier, 16:30 · J’aime · 1

    JeanPierre TangoRico Dodindo Nan je rigole
    17 janvier, 16:40 · J’aime · 2

    L’amie Longue JPTRD, si tu vas en milonga, tu devrais trouver « chaussure à ton pied » pour marcher en l’essayant tu sauras si elle te va!
    17 janvier, 16:44 · J’aime · 2

    Marie-Odile Brus … aahahahah, je n’avais pas capté la fin de la recherche… je ne vois que « tango » !
    17 janvier, 16:48 · J’aime · 1

    Douchenka-Sacha Tango Pour des raisons techniques et géographiques je ne peux pas facilement prendre part à ce débat. Mais dans une semaine, oui, et reviendrai ici à grands pas.
    17 janvier, 19:40 · J’aime · 1

    Geneviève Poissonnet Bon.
    Chaque pas est une marche ( Jorge Daniel Disparii). Le tango c’est d’abord exprimer la musique donc écouter la musique.
    La marche dans une milonga où la ronda est un acte conscient, c’est accepter de danser à deux en connection avec les autres: :compas, cadencia, pausa ont toute leur place, même serrés , ce qui permet à l’homme de mettre en valeur la grâce féminine (sinon doubler sans clignotant )
    C’est mon point de vue, donc, très contestable. ..
    18 janvier, 00:04 · Modifié · J’aime · 1

    Aude Englan-Montagard Marc Charouk Je me permets de rebondir sur votre affirmation qui m’interpelle « C’est à travers la marche que l’on se connecte à son partenaire. Sans marche, pas de connection. Sans connection, pas de tango. » C’est bizarre non ? pour ma part, selon le partenaire, je me « connecte » à lui parfois juste par le regard, son invitation à danser, ou dans la majorité des cas, lors de l’abrazo, quand on prend le temps de s’installer, quand les corps se frôlent, quand les âmes se rencontrent. Pour moi, le tango est ici, et certainement pas dans la marche …
    20 janvier, 13:12 · J’aime

    Fred Ric Pas d’accord. Pour le « certainement pas » .Je n’ai pas d’affirmation péremptoire, des fois je me connecte avec la marche, d’autres fois avec l’abrazo. d’autres fois avec la musique. Le plus souvent avec la respiration. Il y a à boire et à manger partout, tout le temps, avec tout le monde. Même les plats acides font un agréable contraste avec les douceurs qui me sont proposées. Tout ça pour dire que j’ai faim.
    20 janvier, 13:19 · J’aime · 1

    Aude Englan-Montagard alors en effet je rectifie, « certainement pas QUE dans la marche ». Bon appétit !
    20 janvier, 13:29 · J’aime

    Fred Ric Merci Je rectifie aussi en rajoutant les mouvements de doigts: « agréable » !
    20 janvier, 13:43 · J’aime

    Marc Charouk Pour moi, notamment la posture et l’abrazo font partie intégrante de la marche. La marche ce n’est pas juste le pas mais toute la technique qui en découle
    20 janvier, 14:11 · J’aime · 2

    Jean Ronald Tanham il a été dit beaucoup de choses parfois assez loin de ce que je voulais mettre en avant, mais là on est en plein dedans. pour moi il est beaucoup plus avantageux de considérer que le contact entre les partenaire donne du sens à l’enlacé et puis que ce contact enlacé donne du sens au déplacement. dans ce sens là, le tango c’est de la marche n’a pas de sens. au contraire écrire que le contact se fait dans la marche donne tout son sens à l’expression si commune…
    20 janvier, 14:15 · J’aime

    Jean Ronald Tanham beaucoup de messages précisent ce qui est entendu par marche. et il est entendu des choses très variées. Preuve est ici faite qu’on y met ce qu’on veut. c’est peut être pour ça que tout le monde semble d’accord avec cette phrase. voilà pourquoi j’ai écrit. Cette phrase est juste pompeuse. Le fait de savoir si la marche est de la cadence ou de la posture ou de l’abrazo ou autre chose n’a pour moi pas grand intérêt d’ailleurs. tout comme chercher à définir le tango en un mot.
    20 janvier, 14:27 · J’aime

    Fred Ric On est au Café, on papote, on digresse… Si on recentre, peut-on envisager la pertinence de l’expression non-aristotélicienne « le tango ce n’est pas que de la marche » ? Ensuite je ne suis pas d’accord, mais alors pas du tout avec cette définition: »La marche est un acte dirigé … que notre but est de joindre », ni que la marche retarde l’apprentissage du tango. D’une part, cela va à l’encontre de mes sensations de balades nocturnes dans Paris, cette errance, cette maraude, qui me permettait de trouver ce que je ne cherchais pas a priori. D’autre part, ayant vécu cette période où les mètre-étalon était la figure et le talon-aiguille-au-dessus-de-la-tête, je trouve cet intermède de marche particulièrement rafraîchissant. Enfin, un bon vieux sens commun, celui du paysan: « L’important dans le voyage ce n’est pas la destination ». Il me semble que la marche intervient à un moment donné dans le processus… De toutes façons on revient toujours au même point de départ, c’est à dire au Bar, sorry au Café
    21 janvier, 01:34 · Modifié · J’aime · 2

    Jean Ronald Tanham ok ok! le tango ce n’est pas que de la marche. parfait. La déambulation aussi. bref dans tout les cas il y a déplacement. Et une phrase qui défini le tango en mettant au premier plan le déplacement me paraît ni juste ni souhaitable.
    20 janvier, 23:52 · J’aime · 1

    Sara CostFre Enfin quelqu’un ose se poser la question à propos de cette phrase « réductrice » ni juste, ni souhaitable et utilisée à tort et à travers!,
    21 janvier, 01:29 · J’aime

    Marie-Odile Brus Réductrice si on la pense avec des limites, mais pleine si on a déjà conscience de ce qu’est la marche … Le corps en mouvement ce n’est pas rien
    En fait si on retire le jugement, on retire la séparation et on peut appréhender -recevoir, percevoir, le global, le plein.
    L’expérience ne sera jamais complètement remplacée par le discours
    21 janvier, 19:16 · Modifié · J’aime · 1

    Douchenka-Sacha Tango L’intéressante question posée par Jean Ronald Tanham n’est pas nouvelle. On la trouve déjà abordée à Paris il y a 86 ans (le 5 mai 1928) dans un contexte de profusion de figures qui dénaturaient et menaçaient le tango dans son essence même, à savoir la marche.
    Le tango est fondamentalement une danse de marche. Au-delà de la liberté respectable de lui dénier cette caractéristique ou de vouloir l’atténuer, comme on pourrait aussi regretter qu’il y a des tours dans la valse, des phrases dans un livre, etc., il semble difficile néanmoins de contester l’objet même d’une discipline.

    C’est vrai que « le tango est une marche » revient toujours.
    Mais de quelle marche s’agit-il et quels sont ses fondements explicatifs ?
    La marche dans le tango si différente de la marche naturelle et si atypique, par ses multiples combinaisons et variations possibles est d’une telle richesse qu’elle pourrait se suffire à elle-même. À la limite, c’est une figure à elle seule.

    Déjà Mallarmé écrivait « la danse cette manière supérieure de marcher » et montrait bien sa nature profonde. Plus tard, Jorge Luis Borges, écrivain et grand connaisseur de tango disait plus simplement « El Tango ? Es una caminata ». Encore plus tard dans le film « La leçon de tango » de Sally Potter avec Pablo Verón et Gustavo Naveira, il me semble (je n’en suis pas sûr) que Pablo Verón voulant voir la façon dont la protagoniste danse, lui dit
    « marche ».

    La marche a probablement aussi un fondement étroitement lié à la musique de tango. Elle est la plus adaptée au marquage du rythme sans même parler du rythme de la marche qui lui aussi est musical.

    La composante intellectuelle du tango argentin est importante. La marche est étroitement liée à la réflexion à tel point que certains éprouvent le besoin de retourner à cette activité première de l’homme pour se retrouver ou avoir une vision approfondie du monde. Les livres à ce sujet sont nombreux et ont pour auteurs Rousseau, Ruffin, Axel Khan, Jean-Paul Kauffmann, etc.
    Dès lors que le tango est une marche, les figures ont-elles une place ? Évidemment oui dès lors qu’elles ne sont pas un obstacle à la fluidité du bal et qu’elles ne sont pas un danger pour les autres danseurs. Ainsi, une ou deux figures qui s’insèrent dans une très belle marche en musique ont deux atouts : elles rehaussent la ligne et, se détachant bien de la marche, sont mises en valeur. Mais des figures à profusion à l’image d’un ténor qui ferait contre-ut sur contre-ut, d’un pianiste qui exécuterait accord puissant sur accord puissant, etc., deviennent rapidement illisibles, inesthétiques et ce qui est beaucoup plus grave ne sont pas en harmonie avec la musique et son discours musical.
    La marche est-elle si répandue ? À mon avis non car bien marcher est d’une telle complexité en tango argentin, en outre souvent difficile à pratiquer faute d’une fluidité du bal, que l’expédient le plus facile à faire est le refuge dans les figures à répétition apprises par coeur qui, une fois lancées, doivent aller jusqu’au bout (donc parfois faites au forceps et au mépris des autres) même si cette démarche s’avère illusoire et pauvre artistiquement.

    (Pour le reste (enseignement, point de vue des Argentins, etc.), je vous renvoie à l’article que Douchenka-Sacha Tango avait écrit sur ce sujet le 10 décembre 2012 sous le nom « Milonga Ophelia » qui figure dans la rubrique « Fichiers » du « Café du Tango »).
    21 janvier, 16:21 · J’aime · 5

    Gino Dop Je crois que c’est un leurre, cette danse qui n’est que de la marche.
    Et la marche c’est déjà tellement.
    Ca met un grand mystère sur cette danse incroyable qui n’est en fait que de la marche.
    On est bien bête tous à essayer de comprendre cette danse qui n’est en fait que de la marche d’autant plus qu’on marche tous depuis qu’on est tout petit.
    Quand même dingue qu’on ne sache pas danser le tango depuis le temps qu’on sait marcher.
    Je pense que c’est bien de laisser ceux qui le souhaitent avec cette idée que cette danse est principalement de la marche et laisser les autres s’enquérir des raisons pour lesquelles ce n’est surtout pas de la marche. Ainsi de parfaire sa technique, parce que c’est une danse sacrément technique, afin que l’on soit libéré de cette technique et que son tango ait l’apparence de la simplicité d’une marche sans être l’apparence d’une marche. Ca pourrait, il me semble, nous faire sentir qu’on peut mettre une intention dans sa danse et sentir le corps mû par cette intention. Donner du poids à sa danse, de l’intensité, la charger. Danser dans le partage de cette charge, de cette émotion et non juste marcher comme on se ballade, ou déambule pour marauder et s’emparer a posteriori de quelque chose. Perso, je préfère poser l’intention en premier, et sur le chemin, découvrir ce qui s’offre.
    Bon ça c’est moi. Je vois bien qu’on ne pense pas tous de la même façon, tant mieux
    21 janvier, 16:53 · J’aime · 4

    Wall-e Bencedelabonne le tango est un câlin, et aujourd’hui c’est la journée mondiale du câlin, bonne fête tout le monde, et faites en profiter votre entourage!
    21 janvier, 17:33 · J’aime · 7

    Jean Ronald Tanham https://www.youtube.com/watch?v=RVV83rj9aOc moi je vois pas de la marche

    :: Milongas in Buenos Aires : Niño Bien ::
    Milongas in Buenos Aires : Niño Bien (February 2007).
    YOUTUBE.COM
    22 janvier, 13:03 · J’aime · 1 · Supprimer l’aperçu

    JeanPierre TangoRico Dodindo Kikou jean, tu en as parlé avec ton prof ou maestro ?
    22 janvier, 18:08 · Je n’aime plus · 1

    Byc Bernardo Jean Ronald,tu nous présente une vidéo de Niño Bien qui était loin d’être la milonga la plus typique de Buenos Aires… Pour preuve ce qui se passe dans la seconde partie de la vidéo. Regarde plutôt des photos de Sunderland ou El Beso, pour voir deux des styles plus portègnes.
    22 janvier, 19:39 · Modifié · J’aime · 2

    Douchenka-Sacha Tango Une marche ne signifie pas tourner en rond avec le pas cadencé d’un défilé. D’une certaine façon, la vidéo montre la richesse du tango minimaliste et nul doute que les couples qui dansent en faisant des petits pas dansent vraiment dans le secret de leur abrazo, sans se gêner, ce que l’on retrouve dans la seconde partie de la vidéo avec une amplitude plus grande permise par un plus grand espace.
    Règne aussi semble-t-il une harmonie globale.
    22 janvier, 20:33 · J’aime · 2

    Jean Ronald Tanham ben moi je ne vois pas de la marche, typique, minimaliste, cadencée, secret de leur abrazo ou pas, moi je ne vois pas de la marche.
    23 janvier, 01:15 · J’aime

    JeanPierre TangoRico Dodindo Lol et si tu nous mets une video à toi en train de « danser/ marcher » ?
    23 janvier, 02:12 · J’aime · 1

    JeanPierre TangoRico Dodindo S’il suffit de regarder des videos pour comprendre la marche au tango, la plupart d’entre nous seraient champions du monde

  3. messages mails :

    Osman Ganny 22 janvier 15:21
    Bonjour. Je me permets de vous envoyer une vidéo qui illustre bien vos propos sur la marche du tango.
    Je ne la poste pas pour ne pas subir d’attaques ad hominem ( je suis débutant ).
    Je lis avec plaisir cette conversation sur le café du tango.
    Bonne réception.
    Osman Ganny
    2011 Seoul Tango Week Farewell Milonga – Ricardo … : http://l.facebook.com/l/nAQFedhUbAQFrZI99v4KwbclGs-mHe0wDUXdwJCRb4kbXfA/youtu.be/g9sYWTE6LTg

    Cattaneo Claude 19 jan
    À
    moi
    Ccou Grand Agitateur de la scène Tango !!!!

    Je n’ose pas imaginer le nombre de réactions musclées que ces mots vont encore susciter !!!!
    Et tant mieux au final.

    Le plus grand mérite de ces mots est de faire tomber le masque de l’hypocrisie enseignée par des soi-disant détenteurs de la vérité Tango.
    Rien n’est plus beau que la fluidité bien réelle et impalpable, ressentie par le couple, sans autre enjeu que le partage d’un moment de beauté, au rythme et induite par la mélodie.

    Tes mots sont simple et pourtant, ils chamboulent tout un schéma d’enseignement.
    Il est plus pratique et plus ‘visible’ de montrer et parler technique, la reproduction des mouvements est bien admise et canalisée par les comptes, les noms des figures.
    Tu abordes des sujets contradictoires avec notre occidentalisme insufflé au quotidien: l’absence de but, de destination !

    Rien ou quasiment rien n’est fait pour rien. La pure motivation pour du plaisir dans l’inutile est un concept abscons.
    Et pourtant, pour l’avoir vécu à quelques reprises, quand la partage est présent avec l’ancrage, la douceur et la fermeté nécessaire, la destination n’a aucune espèce d’importance, mais le plaisir est intense.
    La satisfaction n’est pas d’avoir montré ou réussi un exercice réputé difficile, mais d’avoir réussi une harmonie dansée, qui débute par l’enlacé et qui se termine par une posture en harmonie.

    Bien sûr, quelques ‘figures’ agrémentent les déplacements, ajoutent au partage une autre dimension. Mais attention à cette tendance à la radicalisation qui est bien entendu, contraire à la beauté d’un relâché sincère, sans questions sur la suite du déplacement.
    J’ai hâte que tu me fasses lire les réactions virulentes !!!!!
    A très bientôt,

    Camillo : Bonjour JR , l’analyse est correcte , je suis d’accord avec toi sauf en tant que prof je comprends certains pédagogues qui utilisent la marche . Pourquoi ? Tout simplement pour apprendre le tempo du tango . Certaines personnes n’ont aucune oreille musicale. C’est ce que je pratique avec les enfants et les ados en classique, alors j’utilise la marche pour accentuer les croches et doubles croches .. Fait l’expérience de faire taper avec les mains le tempo du tango avec tes élèves …. Tu vas avoir des surprises ..! Mais De toute les manières ton ´analyse sur la marche est juste … T’embrasse ,a bientôt . Camillo

  4. tango in marseille :

    Asdine Callas Me gusta este panfleto
    17 janvier, 19:10 · J’aime

    Tango Plume Provence Tu nous fais marcher là !? Rien que pour ça je viens ce soir pour marcher, déambuler, tituber, piétiner, courir, tribucher, glisser, arpenter sur ta piste, na ! Jusqu’à ce que tu coupes la musique
    17 janvier, 19:48 · Modifié · J’aime

    El Senior Martinez Lorsque on parle de la marche, on fait allusion à la cadence. Elle ne doit pas être plus rapide que la démarche de chacun dans la rue, par exemple. Et dans cette cadence on peut mettre toutes les figures qu’on veut…voila…ça veut dire exactement cela. et non pas « marcher ». OK?
    17 janvier, 20:43 · J’aime · 4

    Eva Wagner Et si la marche était la quête consciente et permanente du déséquilibre… ? générateur de cheminement à deux…? je partage ce texte dans le groupe  » Les Amis du Tango-relationnel »
    18 janvier, 11:37 · J’aime

    Sarina Cassaro La marche est un déséquilibre permanent si non c’est l’immobilisme
    18 janvier, 16:34 · J’aime

    Jose Artigas Je suis d’accord avec El Senior Martinez, la marche, dans le tango argentin, c’est la façon de passer d’un point à un autre pour un desequilibre du corp, avec tanguez!!!! Marcher c’est une autre chose.
    19 janvier, 11:49 · J’aime

    Jean Ronald Tanham senior martinez : c’est exactement pour ça que j’ai écrit cette brève, lorsqu’une phrase de ce type « le machin c’est du truc » est juste, on n’a pas besoin d’expliquer ce qu’on entend par truc pour comprendre ce qu’on entend par machin…
    19 janvier, 12:41 · J’aime

    El Senior Martinez ??
    19 janvier, 12:43 · J’aime

    El Senior Martinez j’ai pas compris le dernière remarque, mais je suis 100% d’accord avec l’article…
    19 janvier, 12:46 · J’aime

    Jean Ronald Tanham tu écris  » Lorsqu’on parle de la marche, on fait allusion à la cadence.  » . je défi quiconque qui entend la phrase « le tango c’est de la marche » de le comprendre ainsi… voilà pourquoi j’ai écrit. Cette phrase est juste pompeuse. Le fait de savoir si le tango est de la marche ou de la cadence ou autre chose n’a pour moi pas grand intérêt d’ailleurs…
    19 janvier, 12:57 · J’aime

    El Senior Martinez T’as raison mec…
    19 janvier, 12:58 · J’aime

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